27 novembre, 2006

Le Pen parle un français de cochon...

Il paraît que dimanche dernier Le Pen était l'invité de l'émission " Ripostes" de Moati. Je l'ai pas vu. Je veux pas le voir, je nie Le Pen. Mais une chose m'agace qui me revient à l'esprit. Quelques jours avant l'émission, la question était re-posée, comme elle l'est à chaque fois : faut-il inviter Le Pen ? La question est sans réponse. En revanche à chaque fois revient aussi cette forme de panégyrique de Le Pen, formulée par ses contempteurs comme par ses thuriféraires : “Le Pen est un orateur, Le Pen parle un français admirable !” Le Pen serait un "tribun", sous prétexte qu'il arpente et piètine une tribune...

Dire que Le Pen est un orateur ( en référence à Bossuet ) est aussi absurde qu' affirmer que Sardou ou Johnny sont des chanteurs (en référence à Fischer-Diskau )...

Non mais, on se fout de la gueule de qui en proférant une telle ânerie ?

Le Pen parle un français de garçon boucher (désolé pour eux ...) poudré, pompeux et pomponné, qui aurait dans les années vingt suivi l'Ecole Universelle. Le français de Le Pen est un français désuet, précieux, vieillot sans surprise, sans génie aucun, et ce n'est pas un imparfait du subjonctif, ni un passé surcomposé, ni une citation des "pages roses" qui y changeront quoi que ce soit... Même le français de Maurras dont il voudrait être l'émule était déjà de son temps obsolète...
Alors, entendre ce compliment de la part de gens qui font profession de culture est, à chaque fois, incroyable... S’ils imaginent que le parer d’une quelconque vertu, d'un soupçon de moindre talent, aide à mettre en évidence la somme de ses tares, c' est une foutaise absolue.
Le Pen est un gros porc jusques et y compris dans le français qu’il parle. Car, contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, aucune pensée dégueulasse ne peut être élégamment dite...
Le Pen peut bluffer trois bignoles du XVI°, autant à Nice ou à Menton, les chaisières de Saint-Nicolas, deux ou trois énarques incertains, quelques curés ensoutanés, d’anciens paras analphabètes, trois cents amis du PSG, autant d'ados décérébrés...

Le Pen cause comme un de Villiers qui aurait vidé sa sueur aux halles... Son français glisse dans les trognons, patauge dans les déchets, se vautre dans les ordures, flotte dans la tripaille et...dans le lieu commun...

Comment peut-on s’y laisser prendre ?

merci à :
http://narkotick.skyblog.com
pour l'image empruntée

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Aucune pensée dégueulasse ne peut être élégamment dite … Ou alors, il faut être Léon Bloy et personne, à part Léon Bloy lui même, n'a jamais pu être Léon Bloy. Dire que Le Pen parle comme un garçon boucher, c'est manquer de respect à Hadji Ladjaro. Et si l'on disait plutôt comme un supporter de foot ? Le Pen un orateur, pourquoi pas un poète, tant qu'on y est ?

P. P. Lemoqeur a dit…

Cher Poetic -G

Je n'ai jamais lu chez Bloy(dont j'ai, au passage connu la fille, le gendre et le petit fils qui étaient l'un et l'autres deux musiciens admirables), je n'ai jamais lu chez Bloy de pensée dégueulasse. Léon Bloy fulmine, mais jamais ne vomit. C'est d'ailleurs pour cette raison que sa tombe au cimetière de Bourg La Reine est annuellement fleurie non par le FN ou pas une quelconque communauté d'extrême droite mais par, tenez vous bien, la "Fédération anarchiste"...

Anonyme a dit…

J’ai tenté de regarder cette émission…

En me fiant au stupide adage «, ‘ il faut connaître son ennemi »
Je n’ai pas pus … la nausée
Et j’ai gerbé sur ma télé

(Qui soit dit en passant, bien que fort odorante, est bien plus jolie comme ça )

P. P. Lemoqeur a dit…

Cher Yann,

Le Pen est un vieillard cacochyme, prostatique et bientôt sénile.
Son plus grand ennemi c'est "Le Temps"... Ce temps qui depuis cinquante ans le maintien à la limite du pouvoir, en marge et sans jamais le conduire ailleurs qu’ au bord de son rêve. Ce ne sont pas ses opposants qui auront la peau de Le Pen, et là je vais lui faire plaisir, c’est “Chronos”... Mais peu importe, Le Pen n’aura été que “rien”... nada, niente et nitchevo...
Le Pen c’est du vent, un pet foireux, une flatulence politique qui nous ballonne...

A nous de savoir l'évacuer...

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