22 février, 2007

Du libéralisme en tant que fatalité.

Ce soir des gens causent.

Une chefesse d'entreprise du genre Parisot en réduction explique que les lois sociales datent d'une ère révolue et que c'est comme ça, qu'il faut les supprimer sous peine de plonger, que tout ça c'est fatal....

Un économiste diplomé du genre Bernard Maris ( crypto-bolchevique notoire ) mais présentant toutes les apparences de la bonne santé mentale, lui répond que c'est faux. Qu'elle dit de grosses conneries. Que rien n'est fatal et qu'il y a, contrairement à ce qu'elle affirme, un tas de pays d'Europe où le coût du travail et bien plus élevé qu'en France et qui s'en sortent mieux, et que les prélèvements ne sont pas forcément un obstacle à la croissance... Et de citer, le Danemark , la Suède etc...

Et de trouver curieux, chez ces gens cartésiens que sont les chefs d'entreprise, ce gout du fatum, de la moïra, pour parler français, du "Destin"... qui feraient qu'inexorablement, les riches deviendraient plus riches et les pauvres plus pauvres...

Où donc allons nous, si de simples profs de fac se mettent à damer le pion à de petits pédégés sûrs d'eux mêmes et qui gagnent dix fois plus qu'eux ?

Il ne peut y avoir qu'une raison : jaloux qu'ils sont, les profs d'économie, de la réussite des autres ! Cette jalousie qui est comme chacun sait, teintée d'aigreur !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bernard Maris (qui est keynésien) ou pas, je ne suis pas sûr que l'économie soit de toute façon très cartésienne. Quant à la comparaison habituelle avec les pays du nord, elle fait l'impasse sur un fait non pas économique mais social : les pays du nord ont une vision du social très centrée sur la responsabilité individuelle qui va de pair avec une société très consensuelle (apparemment c'est en train de changer au Danemark). Qui a essayé de traverser quand le petit bonhomme est rouge en suède ou en finlande sait de quoi je parle.

P. P. Lemoqeur a dit…

Oui, mais moi je suis prêt à ça...

Ca va vous faire rigoler, mais le seul pays où je me sens vraiment bien, en dehors de la France pour des considérations purement affectives, c'est l' Allemagne... tout simplement parce qu'on peut traverser, pour les mêmes raisons qu'en Suède, les yeux fermés...
La subversion n'est pas dans la transgression de ce qui favorise le bien ou le mieux vivre... Les intellectuels Allemands, qu'ils soient Grass, Böll ou autrichiens
comme Thomas Bernard ou Peter Turini, traversent ou traversaient dans les clous... Mais leur pensée est plus subversive que celles de nos penseurs français actuels et consensuels...qui grillent les feux en roulant en 4X4...
Ah au fait, le keynésisme n'est pas que je sache une maladie honteuse, non ?

Anonyme a dit…

Le keynésisme n'est pas une maladie honteuse mais il reste prisonnier de l'idée que seule la croissance nous permettra de sortir de la crise actuelle. Et surtout (mais c'est lié) il continue de faire de l'échange de valeur, le parangon de tout échange social.
Pour la suède (je ne connais pas l'allemagne), je n'ai pas d'avis là dessus, je constate simplement d'une part que sociologiquement, le conflit y est peu prisé (culture du consensus) et que d'autre part , éthiquement on y est majoritairement plus proche du jansénisme que du jésuitisme. Du coup, le dialogue social y prend une autre gueule (parlez au syndicat sud- je sais j'en ai fait partie- de la politique de cogestion et vous passerez rapidement pour un social traitre). Que vous soyez prêt à ça, c'est une chose, que tout le monde y soit, c'en est une autre.
Et puis il semble que cette politique de cohésion sociale, ne soit pas forcément idyllique, si on en croit les problèmes aigües d'alcoolisation qu'ont ces pays.

Anonyme a dit…

Sans vouloir prolonger un débat apparemment mort-né, je passe juste signaler un article qui résume très bien ce que je dis parfois avec maladresse.
http://www.et-omnia-vanitas.net/dotclear/index.php?2007/02/25/33-la-fin-du-travail

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