01 avril, 2007

Un miracle = une auréole

Il fallait un miracle ! Et bien ça y est ! le miracle s'est produit, et le vrai miracle c'est d'en avoir trouvé un... comme ça, comme par enchantement, comme par miracle...
Vous rigolez, tas de mécréants, mais la règle est incontournable. Pas de miracle ? pas de canonisation ! donc, pas de cérémonies, pas de milliers de cathos qui viennent pour l'occasion, pas de médailles, pas de produits dérivés, photos, T-shirts, pas de thunes dans l' bastringue, un manque à gagner considérable. Mais ouf ! Alléluia ! le miracle a eu lieu et la miraculée est française, oui Môssieur !
Je lis donc dans la Croix :
Sœur Marie-Mathieu, supérieure de la communauté de Puyricard (Bouches-du-Rhône), à quelques kilomètres au nord d’Aix-en-Provence, a confirmé mercredi 28 mars que la religieuse dont la guérison miraculeuse est inscrite dans le procès de béatification du pape polonais appartient à sa congrégation.La religieuse française, âgée d’environ 45 ans, aurait été guérie de la maladie de Parkinson le 2 juin 2005, soit deux mois après le décès de Jean-Paul II, après que des religieuses de sa congrégation ont prié le pape polonais.
Il faut dire que le défunt pape n'a pas frappé au hasard, mais en pays de connaissance, au sein d'une communauté de religieuses proche de la Communauté de L'Emmanuel et du Verbe de Vie, deux catholiques sectes affidées de l'Opus Dei et pour lesquelles il manifestait une réelle tendresse... Même si elle n'a aucun lien officiel avec la "Trêve de Dieu", on s'aperçoit, en visitant le site de la congrégation ( http://maternites-catholiques.cef.fr ) qu'elle n'en est visiblement pas très éloignée en ce qu'elle utilise, en matière de pédagogie, de méthodes et d'images assez proches de celles de la célèbre ligue anti-avortement...( mais c'est une autre histoire...).

Bref, la brave bonne soeur a été, chose fort rare, miraculée nuitamment par Jean-Paul II post-mortem. On arrête pas le progrès...
Je pensais dans ma petite tête que le seul fait d'avoir fait un miracle visible faisait de vous et ce d'une manière éclatante un saint. Ok, mais c'est pas comme ça que ça marche. En fait, c'est un peu le contraire, car c'est pour devenir un saint qu'il faut avoir fait un miracle. Le miracle vient au secours de la canonisation quand on pourrait imaginer qu'au contraire la canonisation consacrerait le miracle... C'est encore une forme de l'histoire de l'oeuf et de la poule ou encore un avatar particulièrement subtil du syllogisme."Jean-Paul doit devenir saint, les saints font des miracles, Jean-Paul a fait un miracle, donc Jean-Paul est un saint..." Or c'est la proposition suivante qui est faite : "Jean-Paul doit être saint, pour être saint il faut avoir fait un miracle, donc Jean-Paul a fait un miracle..." il suffit après, et ce n'est visiblement pas très difficile, de dégoter le ou la miraculée... dès lors, foin du syllogisme, cela devient un plaisant postulat...

Ça me rappelle le miracle de Jeanne d'Arc ( qui n'est, la pauvre, en aucune manière responsable de ce verset d'hagiographie la concernant). Voila l' histoire... Jeanne d'Arc lors de son deuxième passage à Lagny en 1430, est conduite devant un enfant mort depuis trois jours sans avoir été baptisé. Elle ressuscite le bambin, mais juste pour la durée du baptême... faut pas déconner. C'est les parents qui ont du être contents, peut-être qu'ils auraient aimé le garder un peu plus longtemps, je sais pas, jusqu'à sa communion, son mariage ? encore qu'à l'époque, une bouche à nourrir... Question, donc, de qualité du service après-vente : quand le Christ ressuscitait quelqu'un, avec lui c'était pour longtemps, jusqu'à la mort, en quelques sortes.... ( cf. Lazare et alt. ), faut dire que c'était le fils du patron...
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