08 janvier, 2008

Vide

Y a des jours, comme ça, d'une vacuité absolue. Des jours de rien, avec un temps de rien, ni beau ni gris, pas froid pas chaud, des jours informes, sans goût, sans événements, sans odeurs, lisses, sans creux ni bosses, des jours d'indifférence, des jours où il faut se tâter vingt fois l'heure et tâter les autres tout autant pour se rappeler qu'on existe, des jours d'anesthésie générale, des jours où tout coule de source mais à tout petit débit, des jours où l'on n'a même pas envie de s'énerver pas plus que de se réjouir, des jours où même le facteur vous ignore, bref, des jours réglés le curseur au milieu ... Même le triste numéro de camelot façon grands boulevards de votre président, ne parvient pas à vous sortir de votre torpeur hivernale, même pas agacé, tant tout ça sent le réchauffé, le déjà vécu-banal, le collé au fond du plat de la vie... une sorte de nirvana occidental... le rien du zéro absolu... C'est pas vraiment désagréable : c'est rien ! et puis surtout, de toute façon, "c'est comme ça" !
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