04 mai, 2008

Evariste-Vital Luminais à Douadic

De retour.
Alors, voila... La Brenne est un endroit curieux, fait de milliers d’étangs qu’autant de moines moyen-âgeux créèrent pendant des siècles pour y pratiquer de manière intensive la pisciculture (la carpe surtout). C‘est aujourd‘hui une réserve d‘oiseaux, un lieu béni de leurs dieux, où ils viennent bouffer et baiser en paix. Dans la Brenne il y a le château du Bouchet, où Athénaïs de Mortemart de Montespan fut exilée sur cette terre qui appartenait à son mari après qu’elle eût été mise en disgrâce pour tentative de régicide, l’ Affaire des poisons, pour ceux qui se souviennent... Le châteaux est élégant autant qu’il est sinistre sur son promontoire, unique dans ces espaces plats et gorgés d‘eau.... Le ru qui parcourre le tout s’appelle “Le Suin” ! ça ne s’invente pas... Ca sent la brume, la glaise et les rhumatismes avant l’heure... Bref, un château certes, un mouroir surtout... Mais c’est aussi très beau, cette pierre rouge sang des fermes alentour. Et puis il y a Douadic. Douadic, malgré la sonorité de ce nom n’est pas en Bretagne, mais dans l’ Indre, au coeur de la Brenne berrichonne ( il y a aussi la Brenne tourangelle) et à Douadic, se trouve la tombe d’ Evariste-Vital Luminais... peintre breton. Ca fait des années que je passe à Douadic et que je projette d’aller me recueillir sur la tombe de l’auteur génial de ce tableau (entre autres) sublime : “Les Enervés de Jumiège” J’ai le temps ( il est détestable, il pleut...) je vais au cimetière de Douadic, et je trouve rapidement la tombe adossée au mur d‘enceinte, toute simple, entourée d’une simple barrière de fonte. Sur la dalle verticale de pierre une inscription fait état de sa naissance et de sa mort, de son statut de peintre officiel, de ses décorations, de sa foi aussi... Une jolie palette orne le tout, les pinceaux dans l’orifice, comme il se doit. C’est touchant. Bien sûr, ce n’est pas la tombe de Van Gogh à Auvers, ce n’est que celle de Luminais à Douadic... avec un seul et unique glandu venu depuis des lustres, exprès, lui rendre hommage. Alors...

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