05 août, 2008

La ziggourat de Monsieur de Portzamparc

En faisant il y a quelques minutes une ballade à bicyclette, je me suis arrêté en haut de la côte de Noisiel ( la vache, elle est raide ! on le devine même sur la photo. ) au pied du Château d'eau des Quatre Pavés. Le Château d'eau des quatre Pavés fut, sursaut de l'architecture des lumières, ultime héritage de Ledoux ou de Boullée, construit dans les années 75 au milieu d'un carrefour dont l' un des axes conduit directement au Château de Champs sur Marne. Il y a depuis longtemps un petit panneau du genre des sucettes M.H. de Paris et qui explique pourquoi Monsieur de Portzamparc à transformé un banal château d'eau en ce qui aurait dû être une remarquable ziggourat de 35 mètres de haut au sommet de laquelle il était prévu qu'on grimpât par une rampe hélicoïdale jusqu'à un belvédère d'où l'on aurait admiré la ville nouvelle de Marne la Vallée. L'emplacement de la chose permettait, disait-il, de réunir la végétation par le parc du château de Noisiel, l'eau par la Marne toute proche et la ville par le phalanstère des Menier à Noisiel... Le projet était ambitieux, l'idée excellente, car sur la structure en treillis de bois ou de métal devait pousser, dans des bacs de béton, une végétation luxuriante retombant en cascades... Hélas, rien, mais alors rien ne poussa... On essaya tout et n'importe quoi, même du houblon qui grimpait paraît-il plutôt bien mais présentait l'inconvénient de n'être pas persistant... Et l'on peut voir maintenant ce qui semble n'être plus qu'une antique fabrique surdimensionnée, immense cabane de jardin abandonnée, un peu ridicule mais au charme incongru, qui même entretenue paraît délabrée, d'une sinistre transparence et à la base de laquelle s'agrippe jusqu'à une hauteur de deux ou trois mètres et sur les seuls flancs ouest une sorte de lierre mutant venu, c'est à croire, tout droit de Tchernobyl... Alors, bien sûr, on pourrait faire appel à Patrick Blanc... Mais est-ce vraiment utile ? parce que de toute façon, la ziggourat est désormais au milieu d'un giratoire... et que même si ce n'est pas la Place de l'Étoile à midi, il n' y aucun moyen d'y accéder sans risquer sa vie, autrement qu'en hélicoptère...

C'est peut-être curieusement, en raison de sa simplicité et, malgré son ratage, de la poésie qui s'en dégage, l'une des plus belles et poétiques idées de Portzamparc...
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Photo empruntée à
www.perenom-freeway.net/.../chteau-deau-des.html.

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