30 novembre, 2008

C'est à n'y rien comprendre...

Il y a trois minutes à peine, je cherche le texte intégral d'un poème d'Aragon que je veux vérifier bien que je le sache pratiquement par coeur, mais dont j'ai curieusement oublié le titre. Je tape donc un vers au hasard :
"J'ai pris la main d'une éphémère"
ce qui me conduit directos, en premier chef, et sans raison aucune sur un site de courtage en bourse qui s'appelle Boursorama et dans le chapeau duquel se trouve ce vers précisément...
Passer en un dixième de secondes du chantre du communisme au boursicotage libéralissime... Drôle de raccourci... Voilà , c'est ça les curiosités et surprises du net...

Le poème, bien sûr, c'est l'Étrangère
.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pour ceux qui n'auraient jamais pris la main d'une éphémère :

"Il existe près des écluses un bas quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s'use a démêler le tien du mien
En bandes on s'y rend en voiture ordinairement au mois d'août
Ils disent la bonne aventure pour des piments et du vin doux

On passe la nuit claire à boire on danse en frappant dans ses mains
On n'a pas le temps de le croire il fait grand jour et c'est demain
On revient d'une seule traite gai sans un sou vaguement gris
Avec des fleurs plein les charrettes son destin dans la paume écrit

J'ai pris la main d'une éphémère qui m'a suivi dans ma maison
Elle avait les yeux d'outremer elle en montrait la déraison
Elle avait la marche légère et de longues jambes de faon
J'aimais déjà les étrangères quand j'étais un petit enfant

Celle-ci parla vite vitre de l'odeur des magnolias
Sa robe tomba tout de suite quand ma hâte la délia
En ce temps-là j'étais crédule un mot m'était promission
Et je prenais les campanules pour les fleurs de la passion

A chaque fois tout recommence toute musique me séduit
Et la plus banale romance m'est l'éternelle poésie
Nous avions joué de notre âme un long jour une courte nuit
Puis au matin bonsoir madame l'amour s'achève avec la pluie".

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