03 novembre, 2008

Vichy, variations sur un thème récurrent : l'exclusion

Vichy, c'est un joli tissus à carreaux bleus et blancs ou blancs et rouges, c'est la jupe de Bardot dans "Et dieu créa la femme... " Ce sont des carottes cuites à l'eau, toutes simples. C'est le vichy-fraise, boisson vieillotte et trop sucrée.Ce sont des petites pastilles octogonales de plâtre blanc légèrement parfumées qui calment les aigreurs. C'est de l'eau en bouteille, pour les lendemains de fêtes et un tas de produits dérivés tous plus inoffensifs les uns que les autres...
Mais c'est d'abord une ville, une ville d'eau, thermale, depuis l'antiquité d'où l'aspect irrémédiablement vieillot de l'endroit, et qui proposa plusieurs régimes dont un de sinistre mémoire...
Et c'est celui-ci que ses braves aborigènes voudraient faire oublier, comme si, contrairement à la réalité, il avait été leur oeuvre, faisant eux-mêmes à l'occasion cet amalgame entre vichyssois et vichistes que les historiens ne firent jamais... Bref, la ville de Vichy se sent polluée à la source par un événement de l'Histoire dont elle n'est pourtant en rien responsable.

Alors, comme ses édiles, maire en tête, ont tout compris, ils ont décidé de rendre à Vichy sa réputation de station européenne du thermalisme et des congrès. Et pour mieux faire oublier que c'est en ces murs que furent concoctées les pires lois xénophobes et anti-sémites du régime pétainiste, ils ont, en guise d'inauguration de la nouvelle communication municipale et sous couvert d'exorcisme, invité les ministres de l'intérieur et de l'immigration de l'Europe entière à renouer avec ce qui devient de fait, bis repetita, une sorte de spécialité locale : l'accueil confortable et charmant de l'organisation compulsive de l'exclusion...
Désespérant...

Crédit Photo : Atelier de Kitty
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