14 mars, 2009

Bashung. Un point, c'est tout ...

J'apprends en lisant Marie-Laetitia que Bashung est mort aujourd'hui. Bashung, c'était un drôle de mec. J'ai jamais rien compris de ce qu'il racontait, c'est pas grave. Sa musique, pour moi, était aussi mal foutue que ses textes étaient abscons et pourtant l'ensemble fonctionnait bigrement bien... C'est sans doute ça le talent... Ça résiste à l'analyse ! Bashung évoquait... la voix, le ton.
Après tout, Mallarmé, j'ai jamais pigé non plus, alors...
Mais tout ça, c'est dommage, c'est un peu tôt quand même, pour lui et égoïstement pour nous. Comme une source qui se tarit avant l'heure... bref, c'est très con... Et puis généralement, c'est le public qui laisse tomber les chanteurs, pas le contraire ! Là, comme Nougaro il y a cinq ans à quelques jours près, c'est le chanteur qui se casse...

Je vous le disais à l'instant avant même de savoir... putain de samedi !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je viens d'apprendre que Bashung est mort,je savais bien qu'il était malade et qu'il nous filerait entre les doigts d'ici quelques années ou mois mais il devait venir à un festival à côté de Caen le mois prochain, je voulais aller l'écouter pour mon propre plaisir et aussi pour faire corps, je n'imaginais pas une seconde qu'il partirait comme ça, c'est un peu un cliché cette expression mais je le ressens vraiment comme ça : je suis sous le choc. Même pas envie d'en parler ni d'en entendre parler, pendant plusieurs heures, avant d'essayer de trouver des émotions soeurs ailleurs, comme pour se tenir chaud.
Comme père je lui voyais Ferré, mais je ne lui discerne pas de fils, et du coup j'ai un vrai sentiment de solitude. Quand j'avais un site perso, c'était avant les blogs, j'avais écrit une déclaration d'amour à Bashung, tant ces mots me touchaient, ses mots et aussi sa voix et sa musique. Je signais Voldam, comme le voleur d'amphores au fond des criques. Il m'arrivait aussi parfois de ne pas tout comprendre de ses textes, mais je crois que ses textes étaient davantage à ressentir qu'à comprendre.
Bashung était un vrai poète. Je ne connais aucun texte facile de lui, aucun album alimentaire, j'ai un immense respect pour ce mec à la fois sensible, fragile, et d'une vraie exigence envers lui-même.
Quand je pense à Bashung la chanson que j'ai toujours en tête c'est "La nuit je mens". Je pense qu'elle ne va pas me quitter pendant plusieurs jours.
Alain Bashung je ne t'aurai jamais rencontré physiquement mais tu es responsable d'une part de ce que je suis, et sûrement pas la plus moche.
Comme si j'avais été plaqué par mon mec sans l'avoir vu venir, je ne suis pas prêt de pouvoir passer à autre chose.

J'ai dans les bottes
des montagnes de questions
Ou subsiste encore ton écho
Ou subsiste encore ton écho.
On m'a vu dans le Vercors
Sauter à l'élastique
Voleur d'amphores
Au fond des criques
J'ai fait la cour a des murènes
J'ai fais l'amour
J'ai fait le mort
T'etais pas née
La nuit je mens
Je prends des trains a travers la plaine
La nuit je mens Je m'en lave les mains.
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Ou subsiste encore ton écho
Ou subsiste encore ton écho.

Anonyme a dit…

Beau résumé, cher PP, j'aime tes mots pour en parler.

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