15 novembre, 2009

Alfredo Arias - Tangos et Tatouage -

Offrez-vous une soirée Arias
au Théâtre du Rond-Point !

(ou qu'on ne vienne jamais me dire que j'aime jamais rien !)
à 18h30 - Trois Tangos
et à 20h30 - Tatouage
Soit : deux (excellents) spectacles musicaux
(Nous avons Polo et moi fait ça hier soir)

Ok, je suis un peu un fan... et ce depuis "Luxe" au Festival d'Automne, en 1972 (ou 1973 sans doute...)
D'accord ! ça ne nous rajeunit pas, direz-vous...
Et bien justement si, ça rajeunit à chaque fois parce que c'est toujours aussi inventif, savoureux, drôle, émouvant et grave, c'est à dire tout simplement poétique.

Arias est le seul qui sait me fait rire d'un oeil tout en pleurant de l'autre...

-Trois tangos-

Ce sont trois mini-opéras qui racontent trois histoires traitant chacune à sa manière, chacune à une époque et dans trois styles musicaux différents et autant d'avatars du tango, l' "alliance objective" et inévitable d'Eros et de Thanatos par l'éternel trio la Femme le Mari l'Amant, ou en bref, comment se débarrasser de l'Importun cocu !
Un "truchement" nous lit l'argument simplifié de ces trois histoires qui sont chantées, la première en espagnol, la seconde en italien, la dernière en français. En ouverture de chaque séquence, un couple danse à la perfection trois sublimes tangos.
Il ne s'agit en aucune manière d'un spectacle "revival" mais juste un peu référencé et tous ceux qui ont vécu à Paris dans les années 70 entre la Mouff' et le Flore reconnaîtront dans le dernier tableau du triptyque un personnage synchrétique, mélange de l'inoubliable "Cui-cui" et de l'"Homme au rat" qui hantaient à l'époque les terrasses de Saint-Germain des Près autant que celles de la Contrescarpe. C'est musicalement excellent et fort bien arrangé

- Tatouage -

Arias renoue avec ses fresques argentines, Mortadella et Un Faust Argentin et un genre qu'il maîtrise totalement depuis toujours, celui de la revue de Music-Hall. Rien d'autobiographique ici (encore que...). C'est l'histoire de Miguel de Molina chanteur espagnol victime du franquisme pour homosexualité galopante qui fut accueilli (voire recueilli) par Eva Péron. Et c'est là qu'Arias montre son génie. Il fait de cette histoire triste et intime d'exilé (comme lui) un roman picaresque et avec très peu de moyens un spectacle hollywoodien... Les chansons sont des standards du siècle dernier. C'est tendre, c'est dur, (vous verrez même que c'est "vache" !) c'est marrant, c'est triste...

Maintenant, pourquoi ça marche ? et aussi bien...
Tout d'abord parce que c'est bien écrit, bien construit et remarquablement mis-en-scène avec trois fois rien. Ensuite parce que Arias a le chic pour dégoter des talents invraisemblables. La production est ici entièrement argentine. Ils savent, à l'américaine, tout faire... Ils chantent (très, mais vraiment très) bien, ils dansent tout aussi bien, ils sont polyglottes avec juste ce qu'il faut d'accent pour l'exotisme, ils sont d'une grâce, d'une élégance rare, d'une précision gestuelle ébouriffante, d'une inégalable présence sur scène et ils ont ce que j'appelle "la pêche argentine", une énergie sans cesse contenue, maîtrisée et une santé inaltérable car ils enchaînent chaque soir les deux spectacles. Si vous ajoutez à cela que c'est réglé comme du papier à musique...
Et puis il y a Arias lui-même sur scène. C'est vrai c'est toujours un peu pareil, mais, l'âge venant, Arias, excusez du peu, c'est le grand, l'immense Totò qu'il rappelle ici et maintenant...

Et puis aussi ou enfin, on se dit en sortant, Polo et moi, musiciens que nous sommes, qu'un homme qui aime autant, fortement, évidemment la musique, ne peut pas être un mauvais homme !

Alors, générique (partiel ) !

Sandra Guida
Alejandra Radano
Carlos Casella
Marcos Montes

et pour les tangos
Maria Filali
Jorge Rodriguez

musique originale pour "Trois Tangos"
Axel Krygier

ils ont tous peu ou prou un site

Récatonpilu !
(comme aurait dit Jean Tardieu à qui la salle est dédiée)

C'est à la Salle Jean Tardieu
du
Théâtre du
Rond-Point

Ne traînez pas, la salle n'est pas très grande
et ça se termine le 31 décembre !


résa au : 01 44 95 98 21
ou
http://www.theatredurondpoint.fr/
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Il y a une troisième pièce qui s'appelle
"Cabaret Brecht Tango Boradway "
mais je ne l'ai pas vue.
C'est pas une raison pour ne pas la voir !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'est prolongé jusqu'au 16 janvier ! Je me joins à votre belle critique, qui encourage à aller voir Tatouage, un véritable bijou ! Être si près des acteurs, en plus, amplifie les impressions (la salle est assez petite...)

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