09 novembre, 2009

Mon histoire de mon Mur à moi

Je vous ai peut-être déjà raconté ça, je sais plus... Pas grave, c'est aujourd'hui d'actualité. En août 1987, j'étais à Berlin. Ça sentait toujours la guerre froide, le roman d'espionnage, le parapluie bulgare, l'abondance d'un coté, l'austérité de l'autre, avec les ballets permanents d'hélicoptères, les avions sur Tegel ou Tempelhof à ras les toits, Check-Point-Charlie haut-lieu du tourisme du frisson anti-bolchevique, la terrasse en bois de la Porte de Brandebourg pour mater au dessus du mur "les carences dont nous sommes si heureusement privés...", la relève militaire russe curieusement au pas de l'oie au monument au héros soviétique situé à l'ouest, au bord de Tiergarten sur l'avenue du 17 juin , et la magie de "Der Himmel über Berlin" de Wim Wenders, film extraordinaire tout juste sorti et dont je cherchai sur place entre deux musées (celui de Dahlem en particulier, près duquel nous logions et où se trouvaient alors de sublimes Carpaccio ), tous les lieux, de Grosser Stern aux friches. J'avais cet été là les ailes de Bruno Ganz... Bref, il faisait beau et chaud, lourd comme tous les étés berlinois et nous buvions une bière blanche au sirop à une terrasse du Ku'damm face au Kempinski avec ma copine Catherine et sa soeur Pascale. C'était l'époque à laquelle l'ineffable Carrère d'Encausse annonçait en spécialiste la pérennité du régime soviétique et nous étions attablés avec une jeune urbaniste berlinoise qui avait entrepris de faire classer des pans entiers du mur en prévision disait-elle de sa chute imminente et de la récupération immédiate du noman's land par des promoteurs qu'elles décrétait forcément indélicats... On rigolait... " Tu déconnes ! c'est pas demain la veille ! " lui disions nous amusés et certains... Comment savait-elle ?

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