11 décembre, 2009

Épitaphe anticipée ou la complainte de Johnny

Ni le pire et ni le meilleur,
J'étais un chanteur populaire
Je gueulais, j'y mettais du coeur.
J'étais sympa, con et vulgaire,
Pas plus, c'est vrai, ni moins qu'un autre.
Je ne volais pas mon argent.
Je le planquais... Et vous le votre
Le gagnez-vous élégamment ?
Jamais n'ai exploité personne
Jamais n'aurais pu obliger
Dans ces stades ou ma voix résonne
Quiconque à venir m'écouter.

On dit que j'ai donné du rêve
A mes fans... Je dois reconnaître
A l'heure où maintenant je crève
Qu'ils étaient un peu cons, peut-être.
J'ai tout chanté sans rien comprendre,
Si ce n'est pas du dévouement !
J'ai joué au dur, j'ai fait le tendre
Moi, je vendais du sentiment...
Je fus rocker, hippy, rocker
En fonction des besoins du juuuur
Comme Elvis, on me fit crooner
En me faisant chanter l'amuuuur !

Maintenant que je rends mon âme
Au Dieu du Rock, du Cuir, Hermès,
Que personne, oh non, ne me blâme
Au moment où je le confesse...
J'étais un chanteur tartignolle
Sans talent mais à la voix forte
J'étais une auberge espagnole
Où l'on trouve ce qu'on apporte...
Je n'étais que médiocrité,
Cette indigence qui fédère
Tous ceux que l'imbécillité
Réunissait sous ma bannière

J'entends du fond de mon coma
Tous ces beaux discours qu'on répète
Le Président aussi, déjà
Et le tambour et la trompette...
Mon départ vous fait oublier
Et vos aigreurs et vos requêtes.
Bientôt mort mais pourquoi le nier
Je suis utile avant les fêtes...
Récupéré ? J'ai l'habitude
Ce fut tout mon fond de commerce.
Maintenant, fini l'interlude !
Je sens la camarde, elle me berce...
.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

on oublie que ce très politiquement correct chanteur fut jadis le symbole de la révolte d'une jeunesse anti-De Geulle ou du mooins que le gouvernement vilipendait...Johnny est aussi un traître en rejoignant les descendant de ceux qui le méprisaient jadis...

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