08 février, 2010

Le prix du public

Après deux jours de marathon, il y a eu le palmarès. Le prix des élèves du conservatoire, le prix du public, le prix de la ville, le troisième, le second et le premier prix. C'est comme ça. Elle a fort bien joué, même si sa "Valse" de Ravel était d'une sagesse enfantine, faut connaître un peu la vie l'amour la mort (comme dirait lesafaker) pour jouer ce truc là et même à ce tarif là c'est pas gagné d'avance. Elle a eu le prix des élèves et le prix du public. Elle est furieuse, elle considère que c'est honteux, qu'elle aurait mérité l'un des trois premiers prix... A moins, à moins qu'elle croit ou qu'elle ait compris que ce prix du public, prix qu'elle méprise de fait, elle l'a eu parce qu'elle est jolie, qu'elle fait plus jeune que son âge et qu'elle avait, fine mouche, la seule robe rouge de la soirée, cette belle robe garance digne des "Feux de l'amour" qui a peut-être indisposé les jurés, qui sait... Dans ce cas là il fallait soit s'habiller en noir à la sino-coréo-japonaise soit porter comme la très justifiée gagnante une robe de dentelle noire sur un fond de soie chair...
J'ai un peu discuté avec elle, elle ne voulait rien entendre, elle réclamait son dû...
Je lui donne mon avis, je trouve ça vachement bien, le prix du public, car c'est lui, le public qui lui fera sa carrière, pas quatre professeurs émérites certes, réunis pour l'occasion, qu'elle ne reverra plus jamais sauf à devenir leur élève, qui n'iront jamais plus l'entendre parce qu'ils l'auront oubliée sous huitaine et qu'ils ont de toutes façons autre chose à foutre que d'aller se fader les concerts des collègues... Je ne suis pas certain qu'elle me comprenne, qu'elle comprenne tout simplement, un jour peut-être... tant pis ! C'est vrai, on peut être bête comme un pou et être un grand artiste, n'empêche, l'intelligence n'est pas un handicap...
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