25 juin, 2010

C'est pas qu'on était pauvre

mais on avait quand même pas les moyens de se payer le superflu qui faisait notre quotidien. Lalo et moi, on se gavait de saumon fumé d'abord parce qu'on adorait ça et aussi parce que c'est mince, ça se planque facilement sous la veste, et puis tant qu'à se faire gauler autant que ce soit pour du saumon fumé que pour du jambon de Paris, c'est pas plus encombrant. Même Newton le Chat en bouffait, du saumon ! Sauf que pendant une période, hiver 79, juste avant la période saumon et la rue Pestalozzi, on s'est retrouvés fauchés, mais alors vraiment fauchés... Mais Marie la merveilleuse avec qui nous cohabitions avenue Latour-Maubourg dans un rez-de-chaussée sans meuble et sans chauffage faisait des ménages chez deux vieilles demoiselles, tantes fortunées et impotentes d'un homme politique de gauche. L'une avait encore sa tête quand l'autre marchait toujours. Leur office regorgeait de conserves de la Du Barry. On avait juste de quoi se payer une baguette. Jamais de mémoire de baguette on connut autant de foie gras. Pendant quinze jours ce fut foie gras/baguette, matin midi et soir... Et bien, curieusement ça ne m'a en rien dégoûté. J'aime toujours autant le foie gras.

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