15 juin, 2010

L'exemple de Rome

Suétone n'eut à raconter la vie que de douze césars.
Dommage ! car du premier au dernier, la liste est exemplaire de morts exemplaires.
Comme je le disais dans un message précédent, la plupart furent assassinés, suicidés volontaires ou non. Etouffé poignardé, empoisonné, noyé ou égorgé, le tyran romain, qui fut le plus souvent adoubé par ses pairs, dans son luxe, ses ors et ses palais et malgré son pouvoir, ignorait la sécurité...
Contrairement à celui d'aujourd'hui dans son costume trois pièces, l'homme politique romain a son destin dans son pallium. Il sait dès qu'il entre dans la carrière que la mort est probablement au bout du chemin. Ceux qui le tueront, pour peu qu'il gravisse les honneurs, seront ses ennemis, ou bien ses amis. Il sera, en attendant parfois de sombrer dans la folie et pour des durées variables très souvent un excellent souverain.
Loin du romain admirable, l'homme politique moderne ne veut pas mourir, fût-ce ou surtout pour ses idées... D'ailleurs, il a raison, il n'en a pas qui mériteraient que l'on meure pour elles.
Le temps des Gracques, de César, de Sylla, de Tibère... J'ai la nostalgie de ces ères qu'on dit violentes et qui ne l'étaient pas, pas plus que la nôtre.
La mort. Contrairement à Mitterrand, le dernier des stoïciens parmi les politiciens, qui en fut obsédé et c'est ce qui le rend digne et en ce admirable, l'homme politique d'aujourd'hui n'est pas pourri, il est pleutre. L'homme politique d'aujourd'hui veut ignorer la mort... Impair et passe... La Rolex, course contre la montre, contre la mort...
Et si la démocratie se faisait aux dépends de la sécurité de ceux qui nous gouvernent ?
Rappelons leur, qu'ils soient de droite, de gauche, du centre, d'en haut, d'en bas ou de travers, "qu'il faut vivre chaque jour en pensant que l'on va mourir". C'est quand même pas compliqué, non ?


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cela dit, chez suétone (un type qui se prénomme silentius tranquillus!!) le mieux c'est la mauvaise foi! Ce rejeton de la classe sénatoriale détestait les empereurs et c'est à cause de lui qu'on méprise Néron qui semble être autre que tout ça... En même temps, suétone les admire, mais bref, ambigu, tout ça...La grandeur perce sous les mensonges et la roublardise dans l'arrangement des faits! Et ça donne ce livre épatant!
Avec la mêmemauvaise foi que le livre sur Chopin de Liszt!
Hors landau

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