26 août, 2010

Jeanne Hébuterne, la femme dissoute.

Bien sûr, je connaissais Jeanne Hébuterne. Elle était pour moi à Modigliani ce qu'Hélène Fourment était à Rubens, Saskia à Rembrandt, la Fornarina à Raphaël, une compagne et un modèle, rien de plus, selon le statut des femmes d'artistes de ces époques. J'imaginais une ménagère dévouée corps et âme à son artiste compagnon, j'avais tout faux .
Je découvre à l'instant que Jeanne Hébuterne était peintre elle aussi mais mourut bien trop jeune pour laisser une oeuvre importante. Comme elle fut énormément représentée par celui qu'elle aimait et qui visiblement le lui rendait bien, elle s'est pour ainsi dire dissoute dans la peinture de Modgliani, dans son oeuvre, au point de perdre toute autonomie, d'"être vivant" bien sûr, et a fortiori d'artiste. Elle devint "Un, des Modgliani". On reconnaît un Modigliani avant de reconnaître que c'est Jeanne Hébuterne, une femme qui "fut".
C'est comme ça.
Plus elle fut peinte et moins elle fut peintre...
Elle était d'une beauté fulgurante dont je crains toutefois que Modigliani ne sut rendre la grandeur et la sensualité. Elle n'aura pas eu le temps d'être Camille Claudel ou Séraphine, bien pire, même pas le temps d'être elle-même. Elle a pris un raccourci, à vingt deux ans, juste après la mort de Modigliani. Elle a néanmoins laissé quelques toiles que sa famille un peu psychorigide a, paraît-il, encarafées quelques temps, avant, finalement et avec raison, de les montrer.
juste retour des choses :
Jeanne Hébuterne, portrait de Modigliani

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