28 août, 2010

L'oeil du Maître

Moi, les chefs "inspirés", le regard vague, la mèche au vent, les yeux mi-clos, hyper agités façon Guerguiev, ça me fait rigoler. C'est pourquoi j'aime Célibidache. Regardez le bien, il bouge peu, mais son regard est affuté, il a pour l'orchestre la "politesse du regard", l'orchestre n'est pas un ennemi qu'il faut mater, c'est une entité que l'on charme, un ami avec qui l'on discute. La seule fois où je l'ai vu et entendu c'était à Berlin en 1987. Il dirigeait un orchestre de jeunes musiciens. Il n'était pas très vieux mais très malade, dirigeait assis, ne bougeait presque plus. J'étais assis de coté, je le voyais, il dirigeait de l'oeil ! C'est de toute ma vie de musicien, la seule fois où j'ai assisté en direct à un détournement musical de mineurs généralisé.

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