13 novembre, 2010

Les photos d'enfance de Lesafaker

Quand on sait ce qu'on sait enfin, on ne peut plus voir aujourd'hui certaines photos qu'on connaissait telles qu'on les voyait avant que l'on sache... Il ne s'agit pas de chercher à tout prix l'indice du drame vécu, non, pas la peine, car tout est désormais, pour moi, peut-être pas pour tout le monde, irrémédiablement empreint de ce drame, que ce soit avant, pendant ou après.
La pellicule se trouve chargée d'effets rétroactifs. Le reste , on s'en fout.
Oui, ce visage enfantin qu'on trouvait charmant, fût-il un peu bizarre, si slave, disait sans même le savoir ce qu'on a su après. Je vois ces photos avec une émotion, comment dirais-je, terrible, marquée par la terreur.
C'est le plus souvent celui qui l'abusait qui prenait ces photos. Peut-être est-ce pour ça ...
Vous allez me dire, vous êtes culotté, vous dites ça, maintenant que vous savez. Mais oui, et alors ? Ce n'est pas l'appareil photo qui a abusé d'elle....
Je découvre à l'occasion à partir de photos de cette autre qui m'est chère (chair), une part de ma vie que je n'avais pas saisie. Cela, curieusement, me tourmente et m'éclaire...



2 commentaires:

LESA FAKER a dit…

L'histoire revient violemment en pleine face, via ces photos d'enfants. Il est impératif de situer la scène et la dater.
- Les voitures, traction et une autre une simca peut être ,
- la façade de la maison qui apparait dans sa réalité, un bunker imprenable, une sorte d'arche de Noé, peu fonctionnel.
- Le jardin; perso, j'ai jamais vu, un jardin aussi merdique. les parterres de rosiers, le fils à étendre le linge posé à la frontière du champs et du jardin, On aperçoit les traces de culture, d'asperges. Elles sont montées en tige version asparagus, plus loin en fond, quelques pavillons en ( auto)construction et des arbres. La ZUP n'existe pas encore.
Je sais que dans les années qui suivent celles de ces photos, les voitures vont se "moderniser", la Traction et la Dauphine et 4 cv vont être remplacées par la 4L , les Peugeot et DS, la vigne vierge va envahir les façades de la maison, les sapins de noel plantés en rang d'oignon vont former un mur qui divisera définitivement le jardin en deux espaces distinctes, le pas sauvage, le moyen sauvage et toujours,le champs derrière de plus en plus en friche puis un jour labouré. Le basculement de l'histoire s'annonce, 68, la France sort de l'otan, l'atelier grandit, la zup apparait, le faubourg devient quartier et ainsi de suite.
L'histoire individuelle prise dans l'histoire familiale , prise dans histoire sociale. Les articulations entre ces differents niveaux me passionnent.
Oui , il y a celui qui photographie. Avec ce sujet, il y a de quoi faire un film .. beuh pas moi.

Anonyme a dit…

Moi aussi, il m'a fallu longtemps pour en parler.Je ,l'ai enfin écrit. Ma mère avait une bite, mais c'était la mienne.Mais ce n'était pas ma mère... J'aime la simplicité, moi... Je n'ai même pas eu droit à un véritable inceste! Une marâtre, est-ce que ça compte pour du beurre?

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