12 décembre, 2010

Scriabine par Nicolas Horvath

Entendu il y a quelques heures chez des amis ce pianiste excellent qui a joué un tas de trucs. Il en ressort que Scriabine était, ça se produit et tant mieux, le plus raccord avec ma sensibilité musicale de l'instant. "Vers la flamme". C'est une pièce bizarre, protéiforme, incertaine, mais fort bien mesurée, pas une note de trop, atonale en s'en foutant, bref, du génie incontrôlable à l'état pur. C'est le genre d'oeuvre qui requiert plus que la virtuosité le goût du son pianistique et le talent pour le maitriser. Et puis, en bis, après du "répertoire" et quelques pièces contemporaines totalement réussies, chacune dans son genre, une courte pièce de Liszt que tout le monde peut jouer et qui s'appelle "Les cloches" ou "La cloche" peu importe. Et je surprends peut-être le jeune et talentueux pianiste en lui expliquant que je suis en matière de musique comme Curnonsky, le "Prince des gastronomes" qui lorsqu'il déboulait dans un grand restaurant commandait pour juger le cuisinier un oeuf au plat, tout simplement, rien d'autre ! Moi ce soir, et je le lui ai dit, c'est avec sa petite pièce de Liszt son "oeuf au plat musical" qu'il m'a, in fine, convaincu, plus qu'avec "Après une lecture de Dante"...

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