13 décembre, 2010

Souvenir musical de quand j'étais môme...

sur l'un des premiers microsillons en stéréo que nous avons eus, sorte de "démo" du tout nouveau procédé de reproduction sonore, il y avait avec la "Grande Porte de Kiev" et la scène du duel de "Roméo et Juliette" de Prokofiev, cet extrait des "Ruines d'Athènes", dirigé, si ma mémoire est bonne, par l'excellent Igor Markevitch. Oh, pas en entier comme je vous le propose, juste un extrait de cet extrait, le "Choeur des Derviches" suivi de la "Marche Turque". Comme nous habitions une maison au milieu d'un champ, nous pouvions sans gêner quiconque écouter "à fond" sur nos remarquables enceintes "Clévox" et notre platine "Clément". Ça m'impressionnait très fort, ces voix à l'unisson sur ces cordes qui tricotent et tournicotent, puis ce crescendo et ce decrescendo de la marche comme un "effet doppler" rapprochement/éloignement. Du grand spectacle, orientalisant et en technicolor ! Et quand l'hiver le soir venu, j'étais seul dans l'immense salle à manger où se trouvaient la chaine et les enceintes, je me passais le disque en boucle et, prenant une aiguille à tricoter dans la "boite à ouvrages" de ma mère, je me regardais diriger dans les fenêtres obscurcies par la nuit.
Et puis, amande râpée sur le baklava, n'oublions pas, comme nous le dit le remarquable site beethovénien indiqué ci-dessous, qu'on entend dans ce "choeur des derviches", des turcs chantant en allemand un hymne à Mahomet et à la Kaaba ! Plus personne n'oserait ça de nos jours ! J'aimais ça. J'aime toujours autant.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous qui n'aimez pas le Lizst virtuose et exagéré, vous aimerez sûrement ces choses là, c'est tout mignon : je l'ai trouvé par hasard sur youtube : http://www.youtube.com/watch?v=8V1aPsHWKxQ

J'ai trouvé ça aussi mais je vais le découvrir maintenant donc je ne sais pas ce que vous en penserez :
http://www.youtube.com/watch?v=QTWrjP6Jkus

Anonyme a dit…

Oui mais tout étant relatif, vous savez comme moi qu'il y'a autant d'esbroufe chez Bach que chez Chopin, et autant de simplicité difficile chez Chopin que chez Bach. Quoique les questions de mesure...

P. P. Lemoqeur a dit…

Bien sûr que je connais !

Je vais être clair ! j'aime énormement Liszt même dans ses élans de virtuosité les plus inutiles. D'abord, parce que chacun fait ce qu'il veut, Ecrit et compose ce qu'il veut !
Après, ce que ça éveille en moi d'une manière ou d'une autre n'a plus rien à voir avec le compositeur que son oeuvre abandonne sitôt la double barre appliquée...
En revanche, je mets en garde les jeunes musiciens sur le fait qu'on peut jouer très vite et très fort, sans pour autant faire oeuvre d'interprète.
Savez-vous que jouer une sonate en trio pour orgue de Bach est techniquement aussi difficile que jouer une étude de Chopin ou de Liszt ? Normal c'était fait pour être difficile. Seulement, ca fait moins d'esbroufes...

Alors, d'aucuns vont me dire, mais c'est parce que n'étant pas virtuose, vous jalousez ceux qui le sont ! Mais non ! Car je ne suis pas meilleur dans les mouvement lents !
C'est pas le problème ! Ni la question.

Le spectaculaire, j'ai rien contre, on va tous au cirque pour voir le trapéziste se vautrer et le dompteur se faire bouffer par le lion, normal !

Mais ça ne me suffit pas. C'est tout...

Mikelot a dit…

Alors là, du coup, c'est vous qui relativisez trop. Et je suis au courant de tout ce que vous me dites sur Bach, je ne suis pas, loin de là un ignorant en la matière et ma sensibilité musicale dépasse de loin la vôtre puisqu'elle va au-delà. Ne prenez pas de ton de supériorité. Et je persiste (bien qu'il semble y avoir méprise sur la terminologie), Bach était un orgueilleux rempli d'esbroufe, l'offrande musicale flattait à n'en pas douter son ego tandis que ses sonorités graves nous montrent un homme affirmé et sûr de lui, parfois jusque dans la plus pure tradition lizstienne, comme en témoignent certains accents de ces oeuvres pour orgue (je ne parle pas seulement de die kunst der fugue) et même ces concertos, annonçant déjà l'homme recroquevillé dans sa citadelle et parlant, jusqu'à l'arrogance, à son Dieu. Rassurez-vous, le cantor de Leipz', je ne connais pas intégralement son répertoire, mais qui peut prétendre tout connaître de tous les musiciens.
Non mais, hé, je plaisante, faut pas tourner au vinaigre...

P. P. Lemoqeur a dit…

Vous rigolez ou quoi ?
Il n'y a pas d'esbroufe chez Bach pour des raisons très simples et dont je m'étonne que vous les ignoriez... Bach est un musicien d'église, réformée de surcroit dans de quasi obscures principautés d'Allemagne.
Pas de spectacle pour le specatcle dans son oeuvre, contrairement à son collègue Haendel qui quitte l'Allemagne luthérienne pour la moins austère Angleterre.
S'il y a, et il y en a, de la virtuosité chez Bach, elle s'inscrit dans un projet pédagogique (les fameuses sonates en trio destinées à la formation de ses enfants) ou dans la nécessité d'un principe d'expression, dont de son vivant, il n'entendit jamais les effets...
Vous savez, l'esbroufe,même et encore de nos jours,c'est pas un truc de protestant... Qu'il y ait chez Bach une conscience de son génie, c'est évident, mais certainement pas de ce que vous lui reprochez et ce à une période où la question ne se pose pas quand on refuse, par conviction, d'écrire des opéras...
Il n'y avait pas d'esbroufe chez un homme qui, en plus de ses fonctions de musiciens enseignait aussi l'allemand et le latin à des morveux...

Bach c'est un génie certes , c'est aussi un pan de l'histoire de l'Allemagne... alors "esbroufe", mein Arsch !

P. P. Lemoqeur a dit…

Non, mais, Camarade, je ne vous ai en rien obligé à dire des choses pour le moins incertaines ou prétendument provocatrices.
Il n'y a quoique vous tentiez de le faire croire, aucune méprise sur la terminologie, que ce soit "le mot juste" en français ou "das rechte Wort" en allemand...
Il y a une réalité historique et musicale. Bach était et c'est probable un sérieux obsessionnel compulsif, on ne fait pas de contrepoint à ce point si l'on ne l'est pas un poil...
L'"esbroufe" dont j'ai parlé et que vous avez reprise en l'attribuant à la dernière personne à qui il fallait l'attribuer ne commence d'exister qu'avec le "Concert", qu'il soit "spirituel" en France au XVIII° siècle avant de devenir au XIX siècle ce qu'il est encore aujourd'hui toutes tendances confondus - classique variété, rock.
Avez-vous vu "Lisztomania" de Ken Russel ? C'est ce qu'il démontre avec talent...
L'esbroufe arrive quand le musicien sort de son contexte social antérieur régi par le Prince ou l'Eglise. L'"esbroufe" est le signe nécessaire de l'émancipation du musicien. Il n'y a plus, dès lors, de Colloredo pour dire à Mozart son larbin en livrée : "trop de notes Mozart, trop de notes"... L'esbroufe est une nécessité transitoire, et c'est très bien ainsi. L'esbroufe doit être subversive. Quand elle n'est que "paraitre" , elle n'est plus rien du tout.
Après il faut s'en dégager...

Mon discours n'est ni moral ni esthétique, il est autant que faire se peut, historique...

C'est pas con ce que vous dites, l'ami, c'est simplement pas juste...

Anonyme a dit…

C'est bien parce que je suis sur votre blog que je n'en dirai pas plus, sauf que vous étalez banalités sur banalités en n'écoutant que vous et pas votre interlocuteur !

Nombriliste ! Ah non mais ! Arrêtez de vouloir m'apprendre à lire ! Vous ne me comprenez pas ! Revoyez votre copie n'argumentez qu'en surface, car le ce blog n'est pas le centre des intellectuels de la musique !

Et Buxtehude face à Bach, c'est pas un jeu d'esbroufe peut-être ?

P. P. Lemoqeur a dit…

Bien entendu, que je ne puis pas vous comprendre ! Je ne comprends, connement, que ceux dont la pensée est claire, faut pas trop me demander...

Vous régurgitez n'importe quoi... Le vieux Buxtehude ignorait que le jeune Bach venu le voir à pied existât et allait devenir ce qu'il est devenu... Vous êtes con ou vous lisez en diagonale ?
Vous êtes curieux et mal instruit. Vous confondez allègrement le fond et la forme... lyrisme et esbroufe, discours musical et effets en tous genres. Considérer que Buxtehude donne dans l'effet... Mein Gott !
En fait j'ai l'impression avec vous, de discuter avec un enfant, un sale gosse qui veut affirmer n'importe quoi, n'importe comment... bref, un être pas vraiment terminé. Objectivement, ayant refusé d'en avoir, les enfants de quel qu'âge qu'ils soient, m'emmerdent par l'indigence de leur pensée... Allez, l'ami, prenez votre doudou et sucez votre pouce à 415 ou en cas de besoin à 482... on en reparlera quand vous serez grand.
Vous me mettez et je déteste ça, dans la situation de vous dire des trucs comme ça, pas sympathiques, ce n'est pas le but de ce blog qui s'il n'est pas musical est celui d'un musicien... C'est comme ça... Je vous en veux pour ça.
Bon, à part ça, les "Ruines d'Athènes", vous aimez ?

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