01 avril, 2011

du fond de commerce du dithyrambe des imbéciles sonorisés

Le dithyrambe est chose aisée, mais son renouvellement n'est pas gagné d'avance. Une fois que vous avez fait, refait et re-refait l'éloge de Trenet, de Brassens, de Brel, de Ferré, de Ferrat, d'Aznavour, voire de Bécaud, et de bien d'autres, ce qui, vous en conviendrez, n'est pas très difficile, il vous faut trouver du nouveau, de l'inédit, mieux, de l'inattendu !

Imaginez un peu qu'après avoir écrit une thèse sur Proust, une sur Céline, une autre sur Gide ou sur Mauriac, pour étonner votre monde et réactiver vos lecteurs, vous fassiez le plus sérieusement du monde l'exégèse de Guy des Cars et de Barbara Cartland dans le cadre très prémédité de leur "apologie raisonnée"... Eh bien, c'est un peu ce que font les professionnels de la presse admirateurs forcenés de Johnny Hallyday. L'exercice, puisqu'au bout du compte c'en est un tant il fait appel à une dialectique implacable, consistant à trouver du talent à celui qui n'en n'a pas, fût-ce à l'état de trace, et à démontrer parallèlement la profonde intelligence d'un individu qui s'acharne avec frénésie à prouver le contraire, qu'il soit ivre ou à jeun.

Et l'admiration pour Johnny se porte comme un gant, à droite comme à gauche, l'individu étant, c'est son karma, instrumentalisé par ceux qui le célèbrent, comme membres initiés d'un culte dédié au consensus. Vanter Johnny est devenu une sorte de raison sociale pour les professionnels, un club de connaisseurs pour les autres, et pour tout le monde le goulot d'étranglement où se se rejoignent et se pressent toutes les médiocrités artistiques et intellectuelles ...
En attendant, oser dire que Johnny est nul est actuellement totalement incongru.

Argument suprême : Johnny serait une bête de scène...
Vous rigolez ? Si Johnny est une bête de scène, que furent donc Elvis, James Brown, et même ce pauvre Jackson, que sont donc Springsteen, Bowie, Mick Jagger ?

C'est pas sérieux, ce dithyrambe irrécusable du con patenté... sauf s'il profite à ceux qui le pratiquent dont j'ai toutefois du mal à croire à la sincérité.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Au moins ça change!Enfin! Après des décennies de méris bourgeois pur el seul chanteur vraiment populaire, qui utilise lesmêmes paroliers que les plus grands qu'on admire, lesmêmesmusiciens qui sont adulés partout!Hé oui, ce n'est pasrien, Johnny:il et temp de s'en rende compteet pur une fis que les goûts du peuple cessent d'être bafoués...

P. P. Lemoqeur a dit…

Johnny, je m'en tamponne le coquillard, il ne me gêne pas. Quand je l'entends je baisse le son ou je change de fréquence. C'est le commerce que font de lui à son insu certains "intellectuels", qui m'intéresse. Johnny est instrumentalisé, et par tout le monde, ses producteurs, ses managers, ses amis, la presse. Drôle de vie...

Anonyme a dit…

Faites tout de même attention: certes,l'aigreur est humaine,mais ce n'est pasla peine d'en rajuter... Quand à degvenir le régisseur du "bon goût", ça ne vous ressembl pas! cool, come ils disent!assez gerbé, assez de ciel,un peu de joie de vivre! De force joyeuse, rigolarde et constructive!
En ce moment vous virez ronchon... Prêt à rejoindre le club des ronchons de Jean Dutourd?

Il y a cette morale de la boxe: on apprend que chaque coup donné provoque aussi des micro-traumatismes musculaires et qu'à la longue,plus on a cogné fort,plus ça peut faire mal...L'aigreur et le bon goût on ce genre d'effet!
Moi,çam'presque détruit, celui de mon entourage.

P. P. Lemoqeur a dit…

C'est dommage, vous n'avez rien compris...

Je ne parlai qu'accessoirement de Johnny Hallyday. Ce qui m'intéresse, je le re-redis, c'est l'intérêt que trouvent certaines personnes à en faire un phénomène social, voire " sociétal", comme on dit pour causer chic et ce qui les pousse à se creuser le ciboulot pour défendre cette "cause"(intérêt financier, de réseau, politique etc.).

Alors,ne cherchez pas d'aigreur là où il n'y a que de la curiosité. Lisez ! quoi ! avant de vous permettre de qualifier mes humeurs, ce qui n'est jamais, vous le savez très bien un argument utile. Vous êtes désespérant d'inaptitude à déchiffrer.

Dites-moi plutôt que cette question de savoir à qui profite ce crime apologétique ne vous intéresse pas et que vous préférez patauger, hilare, dans les joies du consensus que de risquer une probable noyade dans les ronchons abysses de l'amère réflexion...

LESA FAKER a dit…

aaaah mon PP, k'est ke tu causes bien quand t'es en rogne ( et en normal aussi bien sur)

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