22 août, 2011

Le Mépris - Godard / Moravia. Éternel, car comme tout chef d'œuvre, inépuisable.



Le coup de génie de Godard c'est cette ouverture, comme celle d'un opéra. Les personnages principaux y sont présentés, tour à tour, et tous les thèmes énoncés en quelques "mesures". L'incompréhension que le truchement qu'on voit à peine au second plan expose de sa voix féminine, ferme et un poil interventionniste dès cette première scène, la manipulation dès que Paul pousse Camille à partir avec Prokosch. Et déjà, l'Alfa Roméo rouge, symbole, comme les trois coups dans la "Force du Destin" car filmée en trois séquences, de la Mort et qu'on présente d'emblée. Et déjà tout est dit. J'ai du mal à croire que c'est le hasard, comme le fait que ce film est constamment "en rouge et bleu ".

Regardez aussi, vous le trouvez sur youtube, le générique où, en voix off, de son timbre si reconnaissable, Godard, comme en un hommage à Guitry, cite un à un suivis de leur fonction tous les participants.

Le cinéma n'est un art que lorsqu'il propose, parachève, ce qu'aucun des arts qui l' ont précédé ne peut faire dans le genre ou dans l'intention, le projet, même si pour le Mépris, le roman de Moravia est, lui aussi, une réussite antérieure absolue. Mais, comme c'est le cas pour ce film au même titre que pour le roman qui l'inspire, et c'est rare ce genre de rencontre, on peut parler de chef d'œuvre de l'art. Le reste du 7 ème Art n'est, et c'est déjà très bien, rejoignant une bonne part de la littérature de toutes époques et tendances confondues, qu'outil nouveau, moderne, de narration passive.

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