30 août, 2011

Non mais, vous n'allez quand même pas me dire que vous y croyez...

que vous croyez ce que la droite et puis maintenant une partie de la gauche vous disent.
Que la crise c'est de votre faute, que le déficit c'est vous, enfants gâtés des trente glorieuses, qui l'avez creusé en profitant d'écoles publiques, d'hôpitaux publics, de postes et télécoms publiques, de trains publics, d'assistance publique, de tout ce qui est public ! Comme si "public" avait signifié "totalement gratuit"! Que ce sont ces salauds de fonctionnaires incompétents, gourmands et pléthoriques qui ont grugé l'équilibre budgétaire, que tous ça c'est de votre faute et de la leur aussi ! D'ailleurs c'est tellement de votre faute que ça s'est passé sous des gouvernements de gauche comme de droite que vous avez très légalement élus ! si c'est pas une preuve, ça, de votre évidente responsabilité ! Que la seule solution, car "y a pas d'alternative" c'est non seulement de payer mais tout en gagnant moins. Bref d'offrir à ceux qui vous emploient un coût salarial proche du Bengladesh sans sécurité de l'emploi, tout en vous faisant raquer comme des Rajahs, l'école privée, l'hôpital privé ! l'assurance privée etc.

Ils ne vous diront pas que s'il y a un trou dans la caisse, c'est pas parce qu'on dépense trop, c'est parce que l'impôt ne rentre pas. Oh, pas le petit impôt, de celui qui en paye à peine mais qui le paye, non, celui du très riche, personne privée ou entreprise. Les niches fiscales ? Mais c'est un euphémisme, c'est pas des niches, ces sont des gouffres, des avens, des abysses ! et ça encore c'est à peu près légal à coté des magouilles, des paradis fiscaux... En attendant, celui qui va se faire tondre la laine sur le dos, c'est celui qui en paye un peu, même s'il trouve que c'est un peu trop. Celui-là, il vote et on lui fait croire qu'il fait partie des riches, qu'ils sont du même bord... Alors, faudrait qu'il comprenne, le "moyen", le cadre même supérieur, qu'il va se faire presser, pressurer, qu'on va le mettre en concurrence (le vrai pauvre, lui, il s'en fout, pour lui c'est fini ces conneries, la concurrence, pour lui, y a plus, vu qu'il existe plus...). Ces salauds seront contents, car ils auront gagné, le jour où ayant sur place un prolétariat captif et servile, ils n'auront plus besoin de délocaliser, faisant même des économies sur le transport, seule contrainte avérée à la délocalisation...

Je vous entends dire offusqués, comment, qu'est-ce que c'est que ces couillonnades ? La lutte des classes peut-être aussi pendant que tu y es ? Mais oui ! et c'est pas moi qui le dit ! Ces enflures de Warren Buffett et Georges Soros eux-mêmes s'en vantent, "la Lutte des classes existe toujours, et c'est nous, les riches, qui la gagnerons".

Tiens à ce propos, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, anthropologues, rééditent en "poche" avec quelques ajouts et réactualisations, leur ouvrage phare : "Le président des riches".

Alors, le premier de droite ou de gauche qui me cause encore de "rassurer les marchés", de crise, de rigueur et de déficit, comme disait un ami de mon père quand il était fâché, je vais illico, chier dans les escaliers de sa mère.

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