06 janvier, 2012

Jehanne, née, paraît-il, un 6 janvier.

Ah, Jeanne d'Arc ! Quelle histoire ! Je n'ai jamais compris pourquoi on en faisait tout un foin, de Jeanne d'Arc...
Parce que si on y regarde de près, son épopée fut bien courte, et en fait de vrais exploits, pour la plupart dus aux vrais professionnels qui lui furent adjoints, à part deux ou trois victoires et reprises de places, ce ne fut pas si énorme, et d'ailleurs les anglais, elle ne les bouta pas vraiment hors de France, qui mirent fin, par à des trahisons, c'est vrai, à sa brève carrière...
Jeanne d'Arc, en revanche, elle est terriblement moderne, car c'est un pur produit de communication avant l'heure, on le sait, de son vivant déjà et au XIX° siècle ensuite. Il fallait en ces deux périodes un personnage fédérateur et de préférence charismatique. On le trouva. Juste quelques retouches, une piqure de "bio-intox" et hop, prêt à l'emploi.
Maintenant faut dire, quand même, Jehanne, elle était sérieusement frappée, et pas vraiment au coin du bon sens. Elle entendait des voix ! elles voyait des saintes, avec des auréoles au dessus de la tête et qui lui causaient... des archanges aussi, si ma mémoire est bonne, rien de moins. Aujourd'hui on vous met sous camisole chimique et puis sous curatelle pour moins que ça. Tenez, cette histoire de voix, même les républicains les plus anti-cléricaux, dès qu'il s'agit de récupérer celles des électeurs, ils font l'impasse sur cette question-là...
Et puis, elle était coincée du cul, obsédée de sa virginité que c'était pas permis. Elle se faisait quand même, ça ne s'invente pas, appeler "La Pucelle", comme s'il n'y en eût qu'une au royaume de France... Elle détestait les ribaudes, au point de chasser de son armée celles qui depuis que l'ost existe venaient s'assurer du repos du guerrier, en les frappant quand elle en croisait une du plat de son épée. Elle était tellement putophobe, qu'on raconte qu'ayant à peine trouvée son épée magique dans l'église de Sainte-Catherine de Fierbois, elle s'empressa sitôt arrivée à Tours de la briser sur les reins d'une pécheresse de passage.
Elle était comme ça, Jehanne, toute d'une pièce... Oui, je sais, je les ai lues, les minutes de son procès sont étonnantes et ses paroles admirables, ça ne change rien à l'affaire.
Alors, je vais vous dire, le seul intérêt de Jeanne d'Arc c'est d'avoir inspiré à Claudel et à Honneger un chef-d'œuvre. C'est déjà pas si mal et ça compense un peu la nuisance qu'occasionnent ses centaines de statues équestres ou en pieds qui jalonnent comme autant d'étrons, squares et carrefours des communes de France.
Pour ce qui est du reste, s'ils se l'arrachent à droite, tous autant qu'ils sont, au titre d'un nationalisme flatulent et sonore, c'est pas ça qui va redorer son blason...
Tous ceux qui se recommandent de Jeanne d'Arc, du fait de cette récupération et contrairement à ce qu'ils croient, l'avilissent et la dégradent.
Jeanne d'Arc, comme disait mon grand père, c'est un bâton merdeux, on ne peut par aucun bout le prendre.

1 commentaire:

Nicolas Horvath a dit…

C'est bien connu ( et d'actualité ) : Elle a frit, elle a tout compris ^^

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