13 janvier, 2012

vendredi treize

Ceux, nombreux, qui y croient se partagent en deux tendances :
- ceux qui l'avouent
- ceux qui s'en cachent
Mais tous passent au bar tabac, pour y valider leur ticket.
Pour quelques euros on s'offre un rêve qu'on entretient soi-même jusqu'au tirage. Personne ne rêve à votre place ni ne vous fournit matière. Rien n'est induit, c'est votre fantaisie face à vous. Que feriez-vous de ce magot si vous gagniez ? Ça dure quelque chose comme trois jours dès l'enregistrement du pari. Drôle de pari puisqu'il n'y a pas même un cheval, un entraîneur, une carrière, un palmarès sur lesquels un semblant de réalité peut se poser. C'est la magie absolue et un pari contre soi-même, car le coup de génie de l'organisme de jeux c'est ça, faire jouer le joueur contre lui-même en invoquant le dieu Hasard.... génial !
Mettre un cierge à l'église pour gagner au loto ou au millionnaire, n'est pas plus absurde que d'y jouer. Et l'église, comme votre buraliste, si elle prend l'offrande, ne promet rien en retour...
Bref, un tronc d' une église ou la française des jeux, c'est kif-kif. Du bonheur spirituel ou matériel à rêver, en kit, dans les deux cas.
Vous allez me dire, je vous sens venir, y a quand même à chaque fois un où plusieurs gagnants. Oui... il y a combien de perdants ? Ok, mais il perdent chacun, même s'ils sont nombreux, beaucoup moins que ce que gagne le gagnant... Ok, c'est vrai, c'est mathématique, et c'est ça qui malgré tout est "extraordinaire".
Cette histoire sans cesse réitérée, chaque semaine et pour le vendredi treize, deux ou trois fois par an c'est de l' extra-ordinaire plongé dans l'ordinaire... et du fric, du fric, du fric...
Le jour où tout le monde aura compris ça, il n'y a aura plus qu'un ou deux joueurs dont le gagnant obligatoire, pour une somme dérisoire, soit deux euros gagnés pour un euro joué, gain réel, un euro. Fini le rêve, même si le gain est quasiment certain... Parce que c'est ça, le principe...

Le plus étonnant quand on regarde la pub y afférente, c'est le propos anti-libéral malgré lui qui en ressort... Le mec ou la nana qui a gagné le gros lot, il n'investit pas dans l'économie capitaliste et liébrale forcenée, il s'en tape ! il n'en fout plus la rame, il glande, se prélasse, se goberge, dilapide... un rêve... il vit comme un nanti du Cacarente en retraite... Je ne sais pas s'ils se rendent compte.


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