21 octobre, 2012

Gilles Heuré a encore frappé ! Ah, Alésia !

Soyez rassuré,  ce n'est pas de l'acharnement contre ce garçon probablement charmant mais juste dire en passant qu'il manque pour le moins de curiosité journalistique . Certes la première fois que je l'entendis  il faisait un amalgame fulgurant autant qu'  hasardeux et probablement "à l'insu de son plein gré"  entre Nimier et Camus, ok !  c'est il y a deux semaines, il y a prescription.

Hier dans l'émission "Clara et les chics livres" * où il a ses habitudes il nous parle d'un livre consacré à  Vercingétorix et à Alésia. Et de nous livrer l'histoire  en partie vraie et très éculée  de la création par Napoléon III  de cette mythologie fédératrice un peu croquignolesque  mais sans émettre, en bon communiquant de la pensée unique, le moindre doute sur l'emplacement de l'oppidum décidé par des mandarins de l'époque,  probablement aussi par l'empereur lui-même et conforté en permanence de génération en génération par  leurs successeurs.  C'est d'ailleurs dans cette optique qu'on a ouvert récemment sur le site "officiel" d' Alise Sainte Reine une sorte d'Alésialand  génératrice d'espoirs de ressources   locales et touristiques : la défaite historique  comme outil de rédemption financière, seul le libéralisme triomphant pouvait l'imaginer. Moi, en bon citoyen, en "winner" , j'aurais plutôt  choisi Gergovie...
Mais ce qu'ignore superbement Monsieur Heuré c'est qu'il existe depuis plus de cinquante ans une autre localisation et tout autant si ce n'est plus crédible  d'Alésia. Il aurait pu signaler à défaut de s'y intéresser dans le détail les arguments des  tenants de Syam-Chaux des Crotenay comme emplacement authentique d'Alésia et raviver ainsi  la mémoire de son inventeur, André Berthier, chercheur sérieux  qui dut s'opposer, de sa découverte il y a juste cinquante ans à sa mort en 2000, aux partisans définitifs d' Alise Sainte Reine, antiques badernes académiques épaulées de politiciens un rien bédoles. C'est aussi cette lutte contre des mandarins indécrottables qu'il aurait dû mentionner sans forcément  la cautionner, faut pas trop demander.Cependant, Monsieur Heuré vient-il présenter un livre  où s'intéresse-t-il vraiment  à ce que ce livre véhicule ?
Je conseille donc à Monsieur Heuré d'écouter parfois Franck Ferrand  sur une radio rivale et surtout de lire d'urgence  "Les escargots de la Muluccha" et "Lettre ouverte à Vercingétorix sur les falsifications de son histoire" d' Antoinette Brenet, agrégée de lettres  et collaboratrice de la première heure, en Algérie, puis à Syam  d' André Berthier.
C'est édité par l' Institut Vitruve, 123 rue du Ranelagh à Paris XVI° et, encore une fois, c'est passionnant ! Ca ne coûte pas plus cher qu'un coup de taxi pour se rendre à Radio France.  On peut même, au risque de se montrer intelligent,  en causer chez Clara avec ou sans chics livres !

*Tiens à ce propos il faudra un jour discuter dans cette émission de l'invariabilité en genre ou en nombre de l'adjectif "chic". Une émission entière sera de toute évidence nécessaire  si Monsieur Heuré n'en est pas avec ses raccourcis et ses lectures en diagonale.

2 commentaires:

Calyste a dit…

Moi aussi, j'avais pondu un petit quelque chose sur mon blog il y a quelque temps à ce sujet, agacé que j'étais, comme toi.
Et le site du Jura me semble bien plus crédible si l'on s'en tient aux descriptions de César!

P. P. Lemoqeur a dit…

Eh oui ! le coup de génie de Berthier est de s'être appuyé avant même de se rendre sur place sur les commentaires de César, fiables car obsessionnels et qui sont totalement incompatibles, malgré la réalité d'un oppidum à cet endroit, avec le site d'Alise,orientation,dimensions etc, sans compter sur les vestiges réels et physiques qu'il découvrit après, en un lieu perdu mais fécond où personne n'imaginait un instant qu'on perde un quart d'heure de son temps à fouiller...

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