13 mars, 2014

Un hangar comme aucun autre...


Un  hangar de facteur d'orgues 
 
Pour nombre d'entre vous ça ne représente pas grand chose, un hangar ! Pour moi c'est énorme car j'ai passé toute une partie de mon enfance dans celui de mon père. Il avait été construit à coté d'un énorme et généreux noyer en bordure du mur du voisin et le bois dont il était fait avait avec le temps et les intempéries pris une superbe couleur d'argent. Il était recouvert de cette tôle ondulée qui nous assourdissait de bonheur, quand une averse nous y surprenait.
On lui avait sur un côté accolé un auvent où était accrochée une balançoire de laquelle ma sœur Catherine et moi harcelions notre voisin Alphonse et sa femme Ernestine de propos enfantins d'une rare finesse, du genre " Alphonse, ton cul s'enfonce, Ernestine trempe ton cul dans la bassine"... on se marrait comme des baleines
A droite en entrant dans le hangar, il n'y avait pas de porte, se trouvait, posé sur des bastings pour l'isoler du sol, un harmonium increvable, dont j'aimais particulièrement la " harpe éolienne" sur laquelle j'improvisais de suaves mais déjà bien harmonisées mélodies.
Au milieu, juste devant l'ouverture se trouvait l'emplacement où mon père rangeait sa voiture, une Simca 8 d'entreprise fournie par la maison Roethinger qui l'employait à l'époque. Entre la bagnole et le mur, un fatras de vieilles consoles dévastées et pour la plupart électro-pneumatiques, dans lesquelles nous nous approvisionnions en vergettes flèches toutes prêtes, avec leur bout de métal ficelé. Mais la plus grande partie du hangar était réservée en partie à du bois en séchage et aux immenses caisses qui servaient à transporter dans des " rifles" et des copeaux, les tuyaux de métal jusqu' aux 16 pieds. Et comme ces caisses étaient un peu rangées n'importe comment, elles ménageaient des cachettes dans lesquelles ne pouvaient entrer que des gamins de ma taille et de mon age, de mes 10 ans environ. C'est ici qu'avec mes camarades, nous nous livrions, à l'abri du monde entier, à nos petits jeux de garçons... J'ai encore dans le nez l'odeur de latérite donc j'ignore toujours pourquoi le sol était couvert.

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